[Reportage] Mon projet, mon avenir « Grâce à notre atelier de découpe, notre élevage est sauvé »
En 2016, Laetitia Dumont et son mari ont failli abandonner leur exploitation de bovins et porcins située dans l'Eure, en Normandie. C'était sans compter la solidarité de nombreux clients et amis, qui se sont cotisés pour leur permettre d'investir dans un atelier de découpe. Aujourd'hui, leur exploitation connaît une santé éclatante.
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Ce mois-ci, Laetitia et Fabien Dumont fêtent l'anniversaire de l'ouverture de leur atelier de découpe avec une journée porte ouverte pour leurs clients. Il y a un an pourtant, la faillite menaçait leur exploitation d'élevage de porcs plein air et de vaches limousines. « Dans notre région, cinq éleveurs avaient déjà jeté l'éponge. Nous ne voulions pas être les sixièmes », se souvient Laetitia Dumont.
Pour sauver leur ferme, le couple a décidé d'investir dans une salle de découpe, afin d'économiser les frais « exorbitants » de ses prestataires. Pour ce faire, ils décident de faire appel à un prêt bancaire, mais pas seulement. Ils demandent également 5 000 euros en financement participatif, afin de pouvoir financer l'ensemble des outils nécessaires au fonctionnement de l'atelier.
Un succès. « Nous avons été agréablement surpris. De la famille, des amis, mais également des clients se sont mobilisés pour nous aider », se souvient-elle. En tout, ils récoltent 5 500 euros. Une somme suffisante pour acheter tout les outils indispensables. La salle de découpe est finie en avril 2017. Le couple décide alors d'embaucher un boucher.
Le pari est rapidement réussi. « Depuis que nous découpons nous-mêmes notre viande, nous valorisons beaucoup plus notre production », se réjouit désormais Laetitia Dumont. Aujourd'hui, toute la découpe est donc faite au sein de l'exploitation. Le couple dispose également de 90 hectares d'herbage et 30 hectares de céréales pour nourrir le cheptel.
La viande écoulée en vente directe
La production est quasi intégralement écoulée dans la boutique des deux éleveurs, ouverte en 2011, et située sur l'exploitation. Celle-ci a pu être agrandie grâce au financement participatif. Une petite partie de la viande est vendue dans des marchés de la région. « Mon mari s'occupe de la ferme, et moi je gère le magasin, car j'ai une formation de commerciale », précise Laetitia Dumont.
Seul l'abattage se fait à l'extérieur de la ferme, dans des abattoirs situés à « 30 kilomètres » de celle-ci. Laetitia Dumont et son mari profitent de l'explosion de la demande des consommateurs pour des produits de qualité, en circuit court. Depuis janvier 2016, ils sont certifiés Label Rouge et Blason Prestige. « De plus en plus de gens de tout âge sont touchés par ce genre de démarche », se réjouit-elle.
Un succès, qui dépasse même le couple, qui réfléchit à embaucher un autre salarié. « Cela va même trop vite pour nous, car il faut également s'occuper de nos trois enfants ! », s'étonne ainsi l'éleveuse. « Mais nous ne nous plaignons pas, car nous sommes très heureux de pouvoir continuer de faire vivre notre exploitation, surtout quand on connaît notre situation il y a deux ans », tempère-t-elle.
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